Installés depuis plusieurs années dans le massif du Pilat, nos élevages ont chacun développé un réseau de vente directe afin d’être en contact avec les consommateurs, leur faire découvrir et partager nos produits locaux.
La vente directe a permis de diversifier nos revenus agricoles afin de nous adapter aux aléas économiques.
Notre environnement périurbain génère quotidiennement beaucoup de sous-produits organiques que nous pouvons valoriser pour apporter une réelle plus-value à notre territoire et à nos exploitations.
Notre volonté de développer une filière de valorisation de la matière organique s’ancre dans cette dynamique de pérennisation de nos activités d’élevage, au profit d’un projet intégré à notre territoire.
Saint-Etienne Métropole et le Parc Naturel du Pilat sont très investis dans la transition énergétique, engagés dans la démarche de Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte.
C’est grâce à l’impulsion des élus qu’a débuté notre réflexion sur la méthanisation.
Nos activités humaines produisent quotidiennement des quantités de matières organiques, qui ne sont pas ou peu valorisées. Il est possible de récupérer ces sous-produits organiques pour les digérer dans un méthaniseur.
En se décomposant, la matière dégage du biométhane qui est capté et épuré. Le biométhane est alors équivalent au gaz naturel et injecté dans le réseau de distribution.
La méthanisation produit du gaz méthane, une énergie renouvelable et durable, car elle se renouvelle très rapidement à partir de la matière organique.
Nous produirions 90 m3/h de biométhane, soit la consommation en gaz de 680 foyers, équivalent à 1/3 de la population de Saint-Paul-en-Jarez.
Il sera injecté sur le réseau de gaz GRDF au point de raccordement situé au Bessy à Saint-Paul-en-Jarez, et sera acheté par le fournisseur d’énergie ENGIE.
La matière organique digérée retourne au sol comme excellent amendement organique naturel pour les terres agricoles. Le contenu organique volatil ayant été consommé pendant le processus de méthanisation, l’amendement organique est très peu odorant.
Le retour au sol de la matière doit se faire en respectant un plan d’épandage élaboré en concertation avec les agriculteurs et contrôlé par les services de l’État. Il permet de réduire l’usage d’engrais de synthèse.
Nous serons en mesure de produire 17 000 tonnes d’engrais organique par an, permettant de fertiliser l’équivalent de 620 ha de nos terres agricoles avec Pilat Métha.
Avec l’aide d’ELANOR, bureau d’ingénierie expert en méthanisation, nous avons pu identifier des matières organiques locales à valoriser issues de l’agriculture, de l’industrie agro-alimentaire et des collectivités.
70% des matières proviendront des exploitations proches du site d’implantation.
90% seront issus du territoire de Saint-Etienne Métropole.
Nous avons choisi de faire de PilatMétha une installation à dominante agricole, avec une valorisation au plus proche des gisements. Ainsi, PilatMétha valorisera 20 000 tonnes de matières valorisées selon la répartition suivante :
Effluents de nos élevage (65%) :
Biodéchets des collectivités et de l’industrie agroalimentaire (25%)
Tontes de pelouse de Saint-Etienne Métropole (2%)
Le choix du site d’implantation résulte de la prise en compte de plusieurs critères :
Notre implantation locale et nos rencontres avec les acteurs du territoire nous ont permis d’identifier des enjeux locaux à prendre en compte dans le développement de notre nouvelle activité :
C’est en réponse à ces enjeux que nous avons conçu un projet qui puisse s’intégrer au mieux dans notre territoire, notamment d’un point de vue de son impact sur environnement olfactif, le trafic routier et l’insertion paysagère. Nous souhaitons poursuivre nos échanges avec les acteurs locaux pour s’assurer de cette bonne intégration locale.
Une attention portée à l’environnement olfactif
La méthanisation permettra de réduire les odeurs de nos épandages bruts actuels qui seront remplacés par l’engrais organique très peu odorant que nous produirons.
Les seuls risques d’odeurs sont liés à la manipulation des matières que nous valoriserons. Nous avons pris en place des mesures pour réduire ces risques :
Optimisation du trafic routier
L’apport des fumiers et des lisiers (11 000 tonnes par an, soit 30 tonnes par jour en moyenne) engendrera 2 trajets par jour de chaque côté de la D7. Les véhicules repartiront avec de l’engrais organique pour éviter les retours à vide.
L’apport des biodéchets (5 000 tonnes par an), en provenance de Saint-Paul-en-Jarez par la D7, nécessitera la circulation de 3 camions par semaine.
Le transport des tontes de pelouse de Saint-Étienne Métropole (19 tonnes par semaine) engendrera 2 à 3 camions de petite taille (ou l’équivalent d’un poids lourd) par semaine, en provenance de Saint-Paul-en-Jarez.
La route (Moulin Pinte) qui dessert la Maison des Tresses et Lacets ne serra pas emprunté par les véhicules de Pilat Métha.
Des stockages seront déportés afin de répartir le transport de l’engrais organique tout au long de l’année (et pas seulement au moment de la période d’épandage).
Réflexions pour une intégration paysagère soignée
Nous sommes aujourd’hui en réflexions pour que PilatMétha s’intègre au mieux le paysage local. Ainsi, nous envisageons les aménagements suivants :
Nous veillerons à prendre en compte la Charte du Parc naturel régional du Pilat. L’obtention du permis de construire y est d’ailleurs subordonnée.
En plus de la production d’une énergie renouvelable, notre activité générera d’autres avantages pour la collectivité :
En tant qu’activité de gestion de matières organiques, de production d’énergie, et de valorisation d’amendement organique, le développement d’une unité de méthanisation doit respecter une réglementation exigeante : les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).
Dans ce cadre, nous aurons à réaliser un dossier de demande d’enregistrement auprès des services de l’État, constitué notamment d’une étude d’impact (odeurs, bruit, matières entrantes et stockage, etc.), d’un plan d’épandage pour le retour au sol de la matière, d’un agrément sanitaire. L’installation fera aussi l’objet d’un permis de construire.
Une consultation publique d’un mois a été menée pendant l’instruction du dossier par les services de l’État. Par la suite, des procédures de contrôles réguliers permettront de vérifier la conformité de l’installation en fonctionnement à la réglementation.
Le développement d’une filière de valorisation de la matière organique se fait sur plusieurs années. Nous vous présentons donc un calendrier prévisionnel des principales étapes à venir :